CHSCT inquiet sur une équipe … uniquement des femmes ?!?

Des salarié-e-s vivent une situation difficile dans l’entreprise, qui peut servir d’exemple à bien des égards; du coup l’article est peut-être un peu long …

1ère alerte au CHSCT

octobre : un élu de province alerte le CHSCT sur la situation de collègues. Une petite équipe, 4 personnes, 3 sont arrêtées, une parle de suicide.

la cgt refuse qu’on en reste une fois de plus à des discussions + ou – aimables à Paris. Nous préconisons le déclenchement d’une alerte pour risque grave. La cfdt ne suit pas mais hausse le ton : si rien ne change, on demandera la réunion d’un chsct extraordinaire. Soit, c’est mieux que rien!

Réunion du CHSCT sur place .

Difficile de se réunir en province

novembre : il pleut sur la région en question le chsct extraordinaire est reporté .. (voir notre article)
décembre (2 mois plus tard) : réunion extraordinaire du CHSCT sur place.

La réunion du CHSCT

La direction (2 locaux + 2 parisiens). Elle présente les projets, explique qu’elle a reçu les personnes. Aucune explication sur la situation qui a motivé la réunion

La cfdt (4élus + 1RS – 2élus ont renoncé au déplacement): souligne la gravité de la situation qui n’a pas évolué en bien, mais s’en tient à une posture. Les personnes ont besoin d’être rassurées, rassurez-les! Les cas sont évoqués les uns derrière les autres, la teneur de certains propos est préoccupante.

La cgt (1élu-e, 1RS, seulement!) : En réunion nous essayons de comprendre, nous disons notre malaise devant une situation dont on ne voit pas pourquoi elle dégénère et semble insoluble. Nous refusons le traitement individuel et les arguments autour du mauvais caractère des salariés. Nous évoquons le souvenir de ce salarié, sous-traitant qui s’est suicidé il y a quelques années et qui avait lui aussi « des relations difficiles ». L’enquête conjointe des CHSCTs concernés a donné des explications, l’organisation du travail était un élément déterminant de son geste. Nous notons deux caractéristisques de l’équipe : uniquement des femmes et une équipe plutôt âgée ..

Notre position en conclusion de la réunion : Nous pensons qu’il faut aller au delà de l’intervention du médecin du travail et d’un psychologue du travail et formulons une proposition : si la cfdt décide de demander une expertise pour risque grave, nous soutiendrons sa démarche. Nous nous adressons à la CFDT car c’est elle qui contrôle le CHSCT en y détenant la majorité absolue.

Après la réunion

Après la réunion, bien pauvre et inquiétante, nous avons l’occasion d’échanger avec des salarié-e-s et là 10mn on comprend où est le coeur du problème : la sous-traitance et la discrimination envers les femmes. Pourquoi n’y-a-t-il que des femmes « expérimentées » sur cette activité technique, c’est assez peu banal, c’est même le contraire en général? Parce que le client au long des années a embauché les hommes!!! et n’a pas voulu s’embêter avec les risques de maternité à gérer, moins de disponibilité sans limite … il en découle d’après les personnes rencontrées, une placardisation, un travail complètement parcellisé de « tâcheron », un profond sentiment de dégradation dans le travail.
Pour les salaires? ça dépend, certaines ont le sentiment de s’en sortir d’autres ont payé cher leur volonté de construire leur famille …

Une conclusion?

Les discussions de ces 10 dernières minutes éclairent beaucoup de choses. Elles vont nous permettre d’avoir une intervention plus fine et plus pertinente et de peser plus fort pour rechercher des solutions.

2h pour rien et 10 mn qui éclairent tout, la parole des salarié-e-s est essentielle, le rôle des syndicalistes est de l’entendre, de la faire partager, la valoriser pour qu’elle soit entendue

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